File:DSC 8548 Chardonneret élégant Carduelis carduelis (50180833708).jpg

"En anthropophile, le Chardonneret élégant séjourne volontiers près des agglomérations, où sa présence dépend de l’abondance en graines, qu’il prélève dans les zones rudérales ou marginales, ou dans des prairies diversifiées. Vergers, vignobles, gravières, jardins, parcs, mais aussi paysages agricoles structurés, berges et lisières étagées lui servent d’habitats, au nord et au sud des Alpes, ainsi que dans les vallées alpines principales. Si 90 % environ de ses effectifs s’établissent en dessous de 1300 m, les densités moyennes de plus de 2,5 territoires/km2 ne se rencontrent qu’à moins de 900 m. Aux altitudes supérieures, sa nidification a été prouvée à Riederalp VS 2060 m, et des groupes familiaux ont été plusieurs fois vus en 2013-2016 au-delà de 1900 m ; çà et là, des chanteurs s’entendent plus haut encore, comme à Tschierv GR 2190 m (D. Godly) ou par le passé à Zermatt VS 2220 m. Depuis 1993-1996, les effectifs ont continuellement baissé, avant une reprise de 2013 à 2017. Ils se sont surtout clairsemés dans des régions d’agriculture intensive, entre 600 et 1000 m, notamment dans les Préalpes fribourgeoises, le centre du Plateau ou la campagne bâloise ; les densités ont en revanche augmenté de Genève à la plaine de l’Orbe VD, dans le Seeland BE/FR et la plaine de l’Aar BE/SO. Des recensements dans le canton de Zurich de 1988 à 2008 ont révélé une légère tendance positive, surtout dans les agglomérations, tandis que la population a décru de 40 % de 1990 à 2010 au lac de Constance, malgré une évolution plutôt positive côté suisse. Depuis les années 1990, l’Allemagne, la France et l’Italie ont aussi connu des régressions, mais la tendance reste positive en Autriche et stable sur le plan européen depuis 1990.

La densification de l’habitat, l’artificialisation croissante des sols et l’entretien intensif des espaces verts pourraient réduire les ressources alimentaires du Chardonneret, comme le mode de gestion lui aussi très strict des talus et bords de routes, ou la suppression des ourlets. Par endroits, les surfaces de promotion de la biodiversité déploient des effets positifs. Enfin, la situation alimentaire dans les quartiers d’hiver méditerranéens influence également le développement des effectifs."