File:DSC 8580 Martin-pêcheur d'Europe Alcedo atthis (50181375521).jpg

"Le Martin-pêcheur affectionne les cours d’eau lents, ruisseaux larges, lacs et grands étangs à eaux suffisamment transparentes, offrant petits poissons et perchoirs en abondance. Il creuse ses galeries dans des rives abruptes érodées, mais peut aussi nicher dans des souches renversées ou des nichoirs. En Suisse, il concentre ses positions sur le lac de Neuchâtel, la Sarine, l’Aar en aval de Berne, la Reuss à partir de Lucerne, la Thur en aval de Frauenfeld TG et le Haut-Rhin ; il ne remonte qu’isolément le long des cours d’eau alpins majeurs, situant 95 % de ses cantonnements en dessous de 620 m. La nidification a été prouvée au plus haut à Saanen BE 990 m en 1976, récemment sur le Doubs à Montbenoît F 780 m (V. Tardy) et sur le lac des Brenets NE 760 m (P. Aeby, D. Jeandupeux). Des suivis de nicheurs donnent les moyennes annuelles suivantes : en 2002-2016, 4,7 (1-9) couples sur 18 km de la Thur zurichoise, 6,0 (4-7) couples sur 31 km entre les chutes du Rhin et Glattfelden ZH et 8,2 (2-16) couples à la Grande Cariçaie, ou encore, en 2008-2013, 6,5 territoires en moyenne (3-10) aux Bolle di Magadino TI. Ici ou là cependant, des densités de Martin-pêcheur bien supérieures peuvent apparaître, comme en 2016 à Niederneunforn TG, où 4 couples se sont établis sur 1 km de la Thur revitalisée.

La distribution n’a guère évolué depuis 1993-1996. Fluctuant jusqu’en 2013, l’effectif suisse a fortement crû en 2014-2016, comme cela a aussi été constaté sur la Thur et dans la Grande Cariçaie. Les populations augmentent dans le canton de Zurich et sur le lac de Constance depuis 1990, tandis qu’elles se sont stabilisées depuis 2002 sur le Haut-Rhin oriental. La tendance est positive en Allemagne, stable en Italie et en Autriche et négative en France. Les effectifs européens sont jugés stables ces 20 dernières années.

Les chutes d’effectifs sont surtout dues aux vagues de froid hivernales et aux crues estivales. La forte progression dès 2013, interrompue par les frimas de janvier 2017, pourrait résulter d’une combinaison favorable entre hivers doux et bon succès reproducteur. Localement, le Martin-pêcheur profite de renaturations de cours d’eau et de mesures de conservation spécifiques."