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Français : Né en 1895 à Montreuil (Seine-Saint-Denis), engagé volontaire pour 3 ans au 39e Régiment d'Infanterie de Rouen à l'âge de 18 ans, mon père Fernand ZAEPFEL se retrouve en première ligne à la déclaration de guerre le 2 août 1914, avec le grade de caporal. Agent de liaison du colonel, il porte les missives annonçant les ordres et les contre-ordres en vélo sur tout le champ de bataille. Blessé le 6 septembre 1914 (une balle lui traverse la cheville gauche), il sera hospitalisé à l'hôpital auxiliaire de la Retraite à Cholet (Maine-et-Loire)en septembre 1914, puis à l'hôpital de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) en octobre 1914. Il participe aussi en 1916 à la bataille de Verdun et il est fait prisonnier à Fleury (Moselle) le 23 juin 1916. il restera ainsi plusieurs jours dans les lignes ennemies, sous les tirs des obus français et il respirera les gaz d'ypérites qui le rendront malade toute sa vie. Évacué à Darmstadt (Hesse - Allemagne) le 29 juillet 1916, il part ensuite dans un camp de prisonniers à Königsbrück (Saxe - Allemagne). Ses parents ne savent rien de leur fils jusqu'au mois d'octobre 1916, avant de recevoir une carte de la Croix-Rouge française les avertissant qu'il est en vie et prisonnier. Leur fils aîné et leur gendre se battent eux aussi sur le front. Fernand est affecté chez la famille MÜHLE, dans une ferme où il travaille de jour comme ouvrier agricole. Le chef de famille est lui aussi soldat au front. Il va ensuite dans une autre ferme en 1917 et c'est là qu'il apprend l'allemand dans les livres d'école des deux filles de la maison. Pendant ce séjour dans ce "lager" (camp de prisonniers composé d'hommes de nationalités diverses, français, russes, serbes...), mon père participe à des activités comme le théâtre. Une véritable troupe dénommée "La Roulotte" se met en place, montant des spectacles, composant des chansons, fabricant des instruments de musique, violons, violoncelles, xylophones, pour former un orchestre important. Cette troupe va créer également les décors, les costumes et les programmes, avec de maigres moyens mais beaucoup d'imagination. Fernand ZAEPFEL revient en France le 10 janvier 1919, est démobilisé et rendu à la vie civile. En 1920, très fatigué par les épreuves de al guerre, il se voit contraint de quitter Paris et rejoint son frère Émile, castelroussin depuis 1911, qui a épousé une Berrichonne et s'est installé dans le commerce de son beau-père (cordier, marchand d'articles de pêche et de bâches) place Gambetta à Châteauroux (Indre). Fernand devient représentant de commerce de son frère et sillonne les routes de la région. Il se marie en 1927 avec Marie BEGUIN et s'installe en 1930 place de la République dans la même commune, pour y exploiter l'ancien café MARDELLE. Fernand meurt le 5 juillet 1949.