User:Rama/Photographie de musées

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Notes sur la photographie de musées en d'autres langues: User:Rama/Museum photography/lang

La photographie de musées consiste à reproduire photographiquement des pièces exposées dans des musées: objets utilitaires, œuvres d'art bidimensionelles ou tridimensionelles. Cette activité est capitale pour la richesse des projets Wikimédia, mais soulève des difficultés spécifiques d'ordres technique, légal et psychologique.

Contraste faible, flou, et sujet non identifié. La chose à ne pas faire.

Comme elle consiste à reproduire fidèlement des sujets statiques, la photographie de musée s'apparente à la photographie en studio, en particulier en ce qui concerne le but recherché : une image « parfaite », aussi nette que possible et d'aussi grande résolution que possible. Une photo d'action légèrement floue peut être acceptable, mais une image de musée floue ou basse résolution est souvent de peu d'intérêt. C'est la nécessité de produire des photographies de qualité « correcte » dans les musées qui rend l'entreprise délicate si l'on ne se fait pas accorder pas de scéance spéciale avec éclairage et ouverture des vitrines.

Autorisation de prise de vue et limitation du matériel autorisé[edit]

Si l’attitude des musées vis-à-vis des photographes varie sur un large spectre, la règle est au minimum une certaine défiance, voire à une franche hostilité (jusqu’à l’interdiction pure et simple).

Certains musées interdisent la photographie. Il est inutile de discuter dans ces cas, les vigiles ont des ordres dont ils ne connaissent pas les raisons, et vous mettront dehors si vous n’obtempérez pas.

La plupart des musées qui autorisent la photographie la permettent uniquement sans flash. Cette interdiction se justifie par les déteriorations causées par les éclairs[1]. De toute façon, la photographie au flash est difficile et les flash des petits appareils donnent en général des résultats affreux (car ils envoyent un éclair parallèlement à l’axe de la prise de vue, depuis un point trop proche de l’objectif, et sans diffusion). Aussi l'interdiction du flash n'est-elle pas aussi nuisible que l'on pourrait le croire.

La plupart des musées interdisent les pieds (tripodes ou monopodes). Ceci empêche d'assurer la stabilité nécessaire aux pauses longues, qui permettent des prises de vue à faible grain et grande profondeur de champ. C'est la limitation matérielle la plus nuisible.

Aspect technique[edit]

voir User:Rama/Bases pratiques de la photographie

Exposition[edit]

La photographie fixe un flux de lumière sur une surface sensible (film chimique ou capteur électronique). Les trois paramètres sur lesquels il est possible de jouer sont

  • le temps de pause
  • le diaphragme
  • la sensibilité du capteur

Idéalement, le but d'une image très nette et peu bruitée imposerait un diaphragme fermé à 8 ou plus, et une sensibilité faible pour un grain minimal. Le temps de pause devrait être assez court pour assurer la stabilité de l'image.

En pratique, la lumière dans un musée est largement insuffisante pour que ces réglages soient viables. Les intérieurs sont en général trop sombres, et les musées sont en général des intérieurs particulièrement peu éclairés.

Le manque de lumière peut se compenser de quatre façons:

  • le flash : il est en général interdit et n'est pas d'emploi facile (pour produire des photographies de haute qualité)
  • ouverture du diaphragme: une grande ouverture laissera un flux suffisant pour photographier à l'aise, mais la profondeur de champ devient tellement faible que la partie nette de l'image est très insuffisante
  • la haute sensibilité du film ou du capteur : occasionne du grain ou du bruit numérique
  • une pose plus longue, ce qui demande de fixer l’appareil photo. A main levée il est impossible de faire une photo nette avec des pauses de plus de 1/50e de seconde (1/100e de seconde pour une focale de 100mm, 1/200 pour 200mm, et ainsi de suite). Le problème est que les trépieds sont souvent interdits.

Selon l'environnement, on joue sur un ou deux des trois derniers paramètres pour obtenir une exposition satisfaisante.

Cas particuliers[edit]

Œuvres bidimensionnelles et ouverture du diaphragme[edit]

Le œuvres bidimensionelles, comme les tableaux, ne demandent pas une profondeur de champ importante. Aussi peut-on se permettre d’ouvrir le diaphragme autour de f/4, admettant ainsi plus de lumière. Cela permet de maintenir aussi bas que possible la sensibilité du capteur (le bruit numérique monte très vite).

Objets tridimensionnels : fixage du boîtier[edit]

Pas assez de profondeur de champ, mon fils !

Pour les objets tri-dimensionnels, il est important d’avoir assez de profondeur de champ, pour ne pas avoir par exemple une statue dont le bout du nez est net et le reste se perd dans le flou (cas de figure agravé dans la cas de la proxiphotographie). Même en poussant la sensibilité (augmentant par là le bruit), il est impossible de compenser complètement le manque de netteté. Il faut fixer l’appareil.

Pose du boîtier

Un appareil photo peut se caler contre quantité d’objets du musée lui-même : cadres de portes, tablettes, socles, poteaux. Les barrière, ou les petits mâts qui tiennent les cordons devant les œuvres, permettent souvent de poser le boîtier. Ceci permet même de l'orienter en élévation et en gisement (angles vertical et horizontal).

L’essentiel des vibrations dues à la tenue à la main disparait dès que l’on contraint une des trois dimensions de l’espace: ainsi un trépied est mieux qu’un monopode, mais un monopode est beaucoup mieux que la main levée.

Vitrines

Autre façon de faire: caler le bout de l’objectif fermement contre la vitrine. Ceci va à la fois couper l’essentiel des reflets, et fournir un support à l’appareil. Il faut faire attention avec les objectifs qui changent de longueur lorsqu’ils zooment ou mettent au point. Si vous avez ce genre de matériel, emportez un pare-soleil pour que le bout touchant soit fixe par rapport au boîtier. Vous devez pouvoir mettre au point et zoomer après avoir calé votre appareil. Comme la distance entre la vitrine et les objets est souvent faible, c’est une technique qui marche bien avec des grands angles, ou, pour les petits objets, avec des objectifs macro.

Matériel[edit]

Si vous en êtes à planifier l’achat du matériel, préférez le matériel stabilisé. En Reflex, les objectifs “IS” chez Canon et “VR” chez Nikon, et les boîtiers stabilisés de Sony ; en bridge ou compact, les appareils de bonne facture ont souvent un système anti-vibration intégré. La stabilisation active permet de gagner jusqu’à 3 diaphgrames : ainsi on peut envisager de prendre une photographe au 1/15e de seconde.

Droit, psychologie et psychologie inverse[edit]

Les musées autorisent souvent la photographie « à usage privé », à l’exclusion de la publication (et particulièrement de la publication commerciale). A cet égard, ils n’autorisent pas la photographie pour Wikipédia.

Pour autant que je sache, ces dispositions n’ont aucun sens. Dans la limite du copyright, une œuvre appartient à celui qui la crée, et il en dispose comme bon lui semble. Dès lors que vous avez pris la photo, elle est à vous, si ce que vous avez photographié n’est pas couvert par le droit d’auteur.

En particulier, la jurisprudence française a, à plusieurs reprises, établi que la possession d’un bien ne donne aucun droit sur son image. Il est possible de s’opposer à la publication d’images d’objets si cela porte atteinte à la vie privée, par exemple, mais pas simplement parce qu’on est assis dessus.

Il est très possible que le préposé à l’entrée, ou les surveillants, posent des questions (particulièrement si l'on a du gros matériel) du type : « A quel usage sont ces photos ? », « Vous voulez en faire quoi ? », « Vous publiez un livre ? ». En aucun cas on ne devrait déclarer photographier pour Wikipédia. Cela entraîne des discussions désagréables et stériles, qui peuvent déboucher sur l'interdiction des prise de vue. Vos photos sont à usage privé, vous photographiez pour vous-mêmes, point final. Le fait que l’« usage privé » en question est l'utilisation sur Commons n'est pas de la juridiction du musée. En tout état de cause,

  • la question est indiscrète,
  • les gardiens de musée n’ont aucun droit à exiger une réponse (ils ne sont pas officiers de police judiciaire), et
  • la question repose sur des prémisses fausses (que l’on peut arbitrairement imposer aux gens de se comporter avec des œuvres du domaine public ou des objets courants comme avec des œuvres sous droits d’auteur).

S’il est possible d’éviter la confrontation, il faut absolument le faire. Demander courtoisement l’autorisation par téléphone ou par mail au préalable ne coûte rien et peut fort bien réussir. Nous avons tout intérêt à nous concilier les musées. Et eux ont intérêt à ce que nous fassions des photos chez eux ; la plupart ne le savent pas mais peuvent le comprendre si on le leur explique.

Documentation[edit]

Il est capital que le sujet soit bien identifié pour avoir un intérêt. Avec un appareil numérique, il est facile de prendre une photographie des étiquettes de façon à pouvoir nommer, catégoriser et sourcer l'image correctement par la suite.

Notes[edit]

  1. Une lumière intense déteriore les pigments et tout autre substance chimiquement instable, comme certaines colles. Certains des photons arrivant sur la surface excitent des électrons de ses atomes, ce qui peut altérer leur état chimique et accélérer le vieillissement.