File:BML Le Lointain partie 2 45 403076 Dakar en 1850 et 1880.jpg

Français : Gouverneur du Sénégal de 1854 à 1865, Faidherbe défend l’idée d’une colonie territoriale étendue et qui ne soit pas limitée aux seuls comptoirs côtiers de Saint-Louis et Gorée. Dans ce cadre, il approuve l’action de son adjoint Emile Pinet-Laprade, qui construit un fort sur le continent, proche de Gorée. Il s’agit d’abord de libérer le commerce du péage des Lébous, qui gouvernent la presqu’île du cap Vert, puis de faciliter l’accostage des bateaux par une jetée. Achetant les terrains aux indigènes, les maisons de commerce installent des dépôts de charbon près du fort. Si l’urbanisation de la presqu’île subit la concurrence de Rufisque, comptoir marchand prospère à une trentaine de kilomètres au nord-ouest, Dakar prend pleinement son essor à partir de l’inauguration, en 1885, de la ligne de train Saint-Louis - Dakar. La carte de 1850 montre la mission catholique, qui venait d’être installée en 1846, mais omet bien des informations importantes. Le relief est mal représenté, or la ville coloniale se bâtit sur un plateau qui domine toute la pointe. La présence léboue est imprécise. A l’endroit indiqué « village indigène », il y avait trois sites distincts : Caye, Sintiaba et Caye toute. Mais surtout, le gros village de Tann, situé sur le plateau, n’est pas du tout représenté, alors que c’est là qu’habitait le chef de la presqu’île. Ces omissions laissent supposer au lecteur que la ville coloniale s’établit sur un site vierge, alors qu’elle s’est installée sur un site privilégié, en expropriant le pouvoir local, et en lui rachetant à bas prix une partie des terres.- Bibliothèque municipale de Lyon, mis en ligne sur Numelyo