File:Neuvy-Saint-Sépulchre (Indre) (29799579260).jpg

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Description

Neuvy-Saint-Sépulchre* (Indre)


La Collégiale Saint-Etienne.


"Structurae" dresse une chronologie qui semble être la plus sérieuse  :


1012 Eudes de Déols l'Ancien* participe au rétablissement de l'abbaye Saint-Ambroix*.

1013 Eudes de Déols fonde le chapitre de Levroux*.

1024 Eudes de Déols l'Ancien accompagne son suzerain, le duc d'Aquitaine Guillaume le Grand*, pendant un pèlerinage à Rome*.

1026 Eudes de Déols l'Ancien part faire un pèlerinage à Jérusalem avec Guillaume Taillefer, comte d'Angoulême. Sur la route de Jérusalem, il rencontre saint Etienne, roi de Hongrie*.

1034 - 1049 Un prêtre berrichon, Guillaume Godel*, vivant au 12ème siècle, précise que la fondation de l'église date de 1042. Il indique que la consécration a lieu en présence de Geofffroy, Eude de Déols dit l'Ancien et son vassal Boson de Cluis. La Chronique d'Anjou indique que l'église est construite par Geoffroy, peut-être Geoffroy Le Meschin, vicomte de Bourges. Au 19ème siècle, les historiens affirmaient que Geoffroy avait fait construire l'église sur les terres de son cousin Boson de Cluis en expiation du meutre en duel de Ebbes, fils de Eudes de Déols, au cours du siège de Châteauneuf-sur-Cher en 1040. Il semble que seul Eudes de Déols soit à l'origine de cette église dédiée au Saint-Sépulcre. L'analyse du monument montre que sa construction a été faite en plusieurs phases: - les chapiteaux rappellent ceux du chœur de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, - la tribune semble avoir été ajoutée au 12ème siècle. - le voûtement du collatéral semble avoir été ajouté plus tar-divement – car le voûtement n'est pas en correspondance entre les colonnes et le mur extérieur - probablement à la même date que la tribune, - l'ouverture entre la rotonde et le corps rectangulaire del'église semble avoir été faite au moment du voûtement gothique de l'église. La rotonde semble avoir été conçue comme un reliquaire pour rece-voir les pèlerins, le corps rectangulaire étant réservé au culte. L'ensemble ayant étant été construit vers 1050.

1040 Eudes de Déols assiste à la dédicace de l'abbatiale de La Trinité de Vendôme*.

1079 Une bulle du pape Grégoire VII* adressée à Boson de Cluis lui reprochant ses vexations contre le clerc Simon, recteur de l'église, précise que l'église paie un cens à l'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Il se peut que Boson de Cluis ait participé à la construction de l'église pour éviter une excommunication. Un caveau-reliquaire de 3 m de hauteur existe au centre de la rotonde. L'église et ses dépendances sont protégées par une enceinte.

1087 Devant l'autel du Saint-Sépulcre, Richard II, archevêque de Bourges, investit l'abbé de Marmoutier de biens qui sont donnés à son monastère*.

1228 Un chapitre est fondé. L'église devient une collégiale*.

1246 Le cardinal Eudes de Châteauroux, légat du pape à la 7ème croisade*, y consacre un autel.

15 juillet 1257 Le cardinal Eudes de Châteauroux (vers 1190-1273) donne des reliques, un fragment du Sépulcre et trois gouttes du Précieux Sang. Ces reliques sont placées dans le caveau-reliquaire*.

ca. 1360 Les Anglais s'étant emparés de la ville voisine*, les voûtes de l'église s'effondrent sous les poids des meubles entreposés au-dessus. Les chanoines doivent réparer les dégâts, mais sans ressources, ils font appel au roi Charles V pour obliger les habitants à participer à la reconstruction.

16ème siècle L'église est dédicacée à saint Jacques le Majeur, le patron des pèlerins*.

1524 Des aventuriers, les «bons diables»*, assiègent la population retranchée dans l'enceinte de la collégiale. Ils brûlent les archives du chapitre.

1621 Le « Grand Miracle »: pour lutter contre les débordements de la rivière Bouzanne, les habitants demandent aux chanoines de sortir les reliques. Le chronique rapporte que les eaux reculèrent devant les reliques. Une confrérie de « la Sainte Passion et le Précieux Sang » est constituée en action de grâce.

février 1794 La relique du Précieux Sang a pu être sauvée par le sacristain*.

1806 Le caveau-reliquaire est détruit*.

1808 L'église devient paroissiale.

1847 L'église est classée Monument historique. Des travaux de restauration sont dirigés par Viollet-le-Duc et son collaborateur Mérindol*.

1899 Suppression de l'ancien clocher*.

1910 Le Saint-Siège élève l'ancienne collégiale au rang de basilique.

1923 Mayeux, architecte en chef des Monuments historiques, rétablit le clocher en plaçant un clocher-peigne entre la basilique et la rotonde*.

1993 - 1998 Restauration de l'église*.


  • Le «h» du mot «sépulchre» proviendrait d’un ajout des clercs du Moyen-Âge, désireux d’établir un lien entre le mot «sépulcre» et le mot latin «pulcher», qui signifie « beau », voulant par là même souligner la beauté et la splendeur du tombeau du Christ, vainqueur de la mort.
  • Eudes Ier de Déols dit l'Ancien (980 - 1038), seigneur de Déols, Châteauroux et Issoudun. Le Berry était alors un territoire de confrontation entre le roi de France et le duc d'Aquitaine. Dans la région, cet antagonisme se traduisait par une opposition entre le vicomte de Bourges et vassal du roi de France et de l'archevêque de Bourges et le seigneur de Déols vassal du duc d'Aquitaine.

Eudes l'Ancien succéda à Raoul II de Déols, le Chauve, et agrandit son territoire : Il s'empara des seigneuries d'Argenton, d'Issoudun, vers 1026, et de la Châtre. Raoul III de Déols dit le Prudent lui succéda (1044-1052).

  • L'abbaye de saint-Ambroix de Bourges, fondée au VIIe siècle, a été détruite par les Normands en 868.
  • "Raoul-le-Chauve, seigneur de Déols, venait de mourir, en 1012, quand Eudes, son fils et son successeur, pour honorer sa mémoire et appeler sur sa tête les bénédictions célestes, fonda le chapitre de Levroux. Accompagné d'un grand nombre de ses hommes féodaux, Dreux de Buzançais, Girbert de la Brenne, Beraud de Dun, Adelard de Châteaumeillant, Ytbert de Barzelle et de beaucoup d'autres, il se transporta dans l'église de Levroux, et y installa un collége de chanoines", avec les dignitaires qui venaient d'être élus : le prieur Raoul, le doyen Gosbert et Théotbert le chantre. L'archevêque Dagbert fit remise à la nouvelle congrégation des droits de synode et de parée que lui devait leur église* : les premiers se percevaient à certains jours de fête que les clercs étaient sans doute forcés de venir célébrer jadis dans l'église cathédrale ; les autres étaient des redevances dues par chaque église toutes les années paires. Eudes donna les revenus qu'il percevait sur les bouchers de l'endroit, et le crédit qu'ils étaient obligés de lui faire pendant quarante jours sur la viande qu'ils lui fournissaient : il fit renfermer d'un fossé une partie du bourg qu'il concéda aux chanoines en toute liberté." (Histoire du Berry par Louis Raynal. Tome Ier - 1844)
  • Guillaume V de Poitiers, duc d'Aquitaine , dit le Grand (vers 970 - 1030). Il domine tout le sud de la France et paraît alors bien plus puissant que son cousin, Robert II le Pieux (roi de 996 à 1031). Il est même pressenti pour devenir roi d'Italie en 1024. Il prendra l'habit monastique et se retirera dans l'abbaye de Maillezais où il décèdera.
  • Hildegaire, plus proche disciple de Fulbert évêque de Chartres, écrit à celui-ci : "Si vous passez par le Berry, vous pourrez discuter amicalement avec Eudes, prince de Déols. Lors de mon voyage à Rome, j'ai reconnu en lui un homme prudent et j'espère qu'il sera pour vous très serviable, si vous avez besoin de lui. Il est aussi l'homme très fidèle et très familier de notre comte Guillaume". (Si transieritis Bituricas, cum Odone de Dolis amice loquimini. Inveni illum in Romano itinere prudentem virum, et spero vobis obsequentissimum fore, siquid obsequii vultis ab eo. Est etiam comiti nostro G(uillelmo) satelles fidissimus et familiarissimus. Lettre 109 à Fulbert). (Voir : Le comte de Poitiers, duc d'Aquitaine, et l'Église aux alentours de l'an mil (970-1030) - Cécile Treffort - Cahiers de civilisation médiévale, 43, 2000).
  • "L'un des plus anciens et des plus mémorables pélerinages dont les chroniques nous aient transmis le souvenir, est celui que fit, en 1026, Guillaume-Taillefer, comte d'Angoulême , avec une escorte nombreuse de seigneurs et d'abbés. Parmi eux se trouvaient Eudes et l'abbé du monastère de Déols , Richard , et probablement aussi Azenaire , plus tard moine et abbé de Massay, qui nous apprend lui-même qu'avant 1051 , il était allé à Jérusalem et avait assisté aux offices divins dans la grande basilique de Sainte-Sophie ". Tous partirent le 1". octobre 1026 ; ils prirent leur route par la Bavière. Personne n'avait encore songé à suivre cette direction, parce que la Hongrie et l'Esclavonie étaient tout récemment converties au christianisme. Etienne I", dit le Saint, chef des Madgyars, qui, en l'an 1000, avait pris le titre de roi , s'efforçait alors d'établir quelque sûreté dans ces pays si souvent traversés par les bandes qui allaient piller l'Europe occidentale. Il fut heureux sans doute d'accueillir ces grands seigneurs d'un pays comparativement civilisé ; il les reçut avec des honneurs in finis et les combla de magnifiques présents'. Ils arrivèrent dans la cité sainte dans les premiers jours du mois de mars 1027*. Au mois de juin , ils étaient de retour en France." (Histoire du Berry par Louis Raynal. Tome Ier - 1844)
  • Chronique dite de Guillaume Godel, de la création à 1173. L'auteur de la chronique, d'origine anglaise après un séjour en Allemagne en 1172, vivait en Berry et dans le pays de Sens. La chronique fut attribuée à Guillaume Godel moine de Saint-Martial de Limoges à cause d'une note additionnelle plus récente. Cette attribution est maintenant abandonnée (Les Sources de l'histoire de France - Des origines aux guerres d'Italie - Moliniere Auguste). Déjà au milieu du 18e siècle l'abbé Leboeuf, qui avait examiné le manuscrit, ne pensait pas que cette chronique soit l'ouvrage d'un moine de Saint-Martial, bien que le manuscrit fut trouvé dans la bibliothèque de ce monastère, mais plutôt d'un moine de Citeaux, du diocèse de Sens ou de Bourges. On pense maintenant qu'il s'agit plutôt de Sens.
  • La dédicace est la consécration solennelle d’une église, comme lieu de culte et de prière.

La construction de l’abbatiale de la Trinité sera très rapide, une trentaine d’années. Seuls subsistent de ce vaste édifice, achevé vers 1060-70, les murs du transept. Le XIIIe siècle verra la construction d'un nouvel édifice gothique.

  • En 1079, le 28 juin, le grand pape Grégoire VII, qui, l'oeil ouvert sur la chrétienté, ne perdait pas de vue même les petites choses , écrivait à Boson, fils du comte de la Marche : «Nous avons confié à Simon, notre clerc, l'église du Saint-Sépulcre de Neuvy, qui appartient à l'église de Jérusalem et lui paie un cens; et comme nous voulons qu'elle soit affranchie des persécutions et des injustices de tous, nous la prenons sous notre tutelle. C'est pourquoi, ayant appris que vous l'avez tyranniquement envahie, nous vous avertissons par cette page, si vous voulez que Dieu et les saints apôtres vous soient propices, de renoncer absolument à toute violence contre Simon et les clercs qui servent Dieu en cette église, et de la laisser paisiblement à l'église de Jérusalem, à laquelle l'a vouée l'intention des fidèles. Que si vous prétendez y avoir quelques droits, présentez-vous, pour les faire valoir, devant notre légat Hugues de Die, au concile qu'il va célébrer. Mais si vous méprisez nos avertissements, ou plutôt la parole de Dieu même, nous confirmons par notre autorité apostolique l'excommunication que notre légat a lancée contre vous au concile de Poitiers. » (Histoire du Berry par Louis Raynal. Tome Ier - 1844).
  • Richard II, archevêque de Bourges, dans une charte datée de 1087, investit de divers biens l'abbé de Marmoutiers "à Neuvy, devant l'autel du Saint-Sépulcre". ("Haec autem revestitio facta est apud Novum Vicum ante altare Sancti Sepulcri". Novum Vicum = Neuvy.)
  • En 1228, Guillaume Ier de Chauvigny, seigneur de Châteauroux, Châteaumeillant, Issoudun, Déols, etc.., accorde au chapitre de Neuvy-Saint-Sépulcre, le droit de suite, droit de poursuivre même en dehors du domaine le serf fugitif. Il décharge également les chanoines de tous liens et corvées, et il confirma au chapitre ses droits d'usage dans la forêt de Cluis, à la fois pour la construction et l'entretien de l'église, du cloître, des celliers, du moulins et du four, et pour le chauffage du four et de l'hôtel du prieur. On sait donc alors que Neuvy est une église collégiale. Guillaume II de Chauvigny (fils de Guillaume Ier de Chauvigny) prit part aux deux croisades de Saint-Louis, avant de partir pour la première, il confirma les privilèges accordés par son père au chapitre de Neuvy-Saint-Sépulcre (juin 1248). Une bulle d’Alexandre IV (1254 - 1261) fixera le nombre de chanoines à quatorze.
  • Eudes nommé légat du pape Innocent IV pour la septième croisade (1248-1254), est chargé de prêcher le croisade dans toute la France. Il accompagnera Saint Louis en Terre Sainte. Eudes de Châteauroux fut confronté en 1246 - 1247 à la révolte des barons français, plus ou moins liée aux conditions de réalisation de la croisade, mais aussi aux empiètements de l’Eglise sur leurs juridictions. "Le légat occupe à ce moment une posture inconfortable, que reflète bien sa prédication, laquelle en est aussi gauchie: de sermons de recrutement, ses discours se transforment en appels pathétiques à l’unité du royaume chrétien puis, l’affaire calmée, en dures remontrances à l’égard d’une noblesse qui, oublieuse des exemples passés, met ainsi en cause l’ordre du monde et le plan de salut établi par Dieu pour l’humanité"(Alexis Charansonnet :L'université, l'Eglise et l'Etat dans les sermons du cardinal Eudes de Châteauroux (1190?-1273) - Lyon 2).
  • Le cardinal Eudes, évêque de Tusculum (Tusculum fut le siège d'un Diocèse suburbicaire, voisin de Rome, avec un cardinal-évêque électeur du Pape), les avaient rapportées de Terre Sainte où, pendant six ans, il avait exercé les fonctions de légat du Pape pour la première croisade de saint Louis. Il fit don des reliques à Neuvy, son pays natal, en 1257. Ces reliques seront placées dans le caveau-reliquaire détruit en 1806. En 1621, Mgr André Frémiot, archevêque de Bourges, institua une confrérie du Précieux-Sang approuvée, deux ans plus tard, par le pape Grégoire XV.

On montre à Arthon le Pas-de-la-Mule, rocher sur lequel s’arrêta le cardinal Eudes de Châteauroux, évêque de Tusculum, natif de Neuvy-Saint-Sépulcre, lorsqu’il rapporta le précieux sang et les saintes reliques qu’il avait obtenues à Jérusalem : le pied de sa mule et l’extrémité de sa crosse s’imprimèrent sur la roche (Légendes et superstitions populaires du Berry - 1879).

  • "L’édifice semble avoir servi de refuge pendant la guerre de Cent Ans car une ordonnance de 1399 adressée par le roi Charles VI au bailli de Saint-Pierre-le-Moutier (dans la Nièvre) contraint les habitants du bourg à réparer les dégâts (ADI : G.175 ; Caillaud 1866 : 11-15 ; Michel-Dansac 1931 : 552-553). On apprend qu’ils ont abattu des bâtiments dans l’enclos canonial et fortifié les murailles de l’église. Celle-ci avait été malmenée par les habitants, à tel point que les voûtes en étaient fissurées et le chevet effondré, l'ensemble ayant été affaibli par le creusement d’un fossé défensif et par l’entassement de meubles au-dessus des voûtes des tribunes de la nef." (La collégiale Saint-Étienne de Neuvy-Saint-Sépulchre. Une étude de la rotonde et de la nef - Simon Bryant)
  • L'invention du tombeau de Saint Jacques à Compostelle est rapportée pour la première fois au XIIe siècle dans l'Historia compostelana, écrite par deux chanoines de la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle, elle remonterait au IXe siècle. Le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle se développe au Moyen Âge à partir de l'annonce de la découverte miraculeuse de ce tombeau. Neuvy-Saint-Sépulchre est sur la voix de Vézelay vers Compostelle.
  • Ou plutôt 1523. "Une bande dite des six mille diables se présenta, en plein jour, à l'entrée du bourg. Les paisibles habitants n'eurent que le temps de se réfugier dans l'église, comptant sur l'aide de Dieu et aussi sans doute sur l'appui des remparts. Mais le château (Il ne subsiste du château que des vestiges, l'église du XIIe siècle était située dans l'enceinte).n'était pas sur un pied de défense; on pouvait tout au plus s'y soutenir, en attendant les gens d'armes du roy que le baron de Chàteauroux et le seigneur de Neuvy ne tarderaient point à amener. Ces deux seigneurs étaient en effet lancés depuis plusieurs jours à la poursuite des aventuriers, par commandement exprès de Sa Majesté qui leur avait confié un corps des archers de sa garde. Cela donnait à espérer qu'ils tomberaient avant peu sur les derrières des assaillants et qu'ils opéreraient une diversion utile. Dans cette prévision, on se détermina à fermer les portes du château, et l'on organisa les moyens de résistance, moyens inefficaces ainsi que l'événement le prouva. Vers six heures du soir, les six mille diables, après avoir brûlé les barrières et les clôtures, pénétrèrent dans l'enceinte. Les premiers adversaires qu'ils rencontrèrent furent quatre gens d'Église, qui tous quatre y périrent. C'est à savoir: maître Pierre Morin, chanoine; messire Jacques Bordeau, marguiller et distributeur du chapitre ; messire Antoine Pérard, vicaire de Saint-Etienne ; maître Jacquin, organiste de la collégiale. Ce dernier s'étant particulièrement signalé à la défense, les meurtriers usèrent envers lui d'un redoublement de cruauté. Ils lui coupèrent la gorge sur les degrés de l'église, et lui donnèrent, après sa mort, plusieurs coups de poignard. Outre quoi, ils.blessèrent les personnes dont les noms suivent: messire Léon Lojon de Bois-Bertrand, prieur ; messire Jacques de Bellegarde, messire Jacques Tiézin : messire Jehan Pernyn, chanoine ; messire François Boyraud ; monseigneur Bertrand de Nailhac ; Messire Simon Pineau, messire Bernard de la Girardière; et ung homme lay appelé Jehan Nicaud, tous lesquels décédèrent des suites de leurs blessures, sans compter plusieurs autres qui furent également maltraités, mais qui eurent le bonheur de survivre, tels que messire Jean Alabiesse, chantre du dit chapitre. Ceux que les aventuriers ne massacrèrent ni ne mutilèrent furent soumis à de fortes rançons et détenus prisonniers jusqu'à paiement intégral. L'aumônier du Lys-Saint-George, présent à Neuvy (on ne sait par quelle circonstance), au moment du pillage, dut se racheter, ainsi que l'un des chanoines, à un prix humiliant. Les six mille diables ne s'en tinrent pas là: il est permis de penser qu'ils ne pratiquaient pas le meurtre pour le meurtre, et que l'instinct de cupidité entrait pour beaucoup dans leurs passions sanguinaires: aussi les voyons-nous qui enlèvent du château et de l'église tous les biens meubles comme chevaulx, linges, robbes, vesselles, or et argent. Ils brisent l'orgue sans plus d'égard qu'ils n'en ont eu pour la personne de l'organiste, et, aussi peu soucieux des intérêts de la science qu'ils se sont montrés brutaux envers les choses de l'harmonie, ils rompent les coffres ou estaient tiltres, lettres et enseignemens, les emportent par irrision et en font un feu de joie devant le portail. De Neuvy, ils se dirigent sur Juhet (Saint-Denis de Jouhet), où ils se vantent de leurs exploits. Mais la force armée, qui a suivi leur trace, les rejoint enfin, les disperse, les bat, et saisissant quatre d'entre eux les ramène à Neuvy où on les pend. Quatre sur six mille ! Y avait-il de quoi satisfaire à la justice du roi? L'histoire ne le dit point. Probable est-il au moins que l'on pendit tous ceux qu'on ramassa. " (Lemaire - 1957. Compte rendu des travaux de la Société du département de l'Indre à Paris. 1853-1866).
  • On dit que la précieuse relique fut épargnée, en février 1794, grâce au sacristain Jean Blondeau, qui remplaça dans le reliquaire, les gouttes de sang par des morceaux de poire cuite. Les gouttes du Précieux Sang furent restituées au clergé, le calme revenu. Elles sont présentées aujourd’hui dans un nouveau reliquaire offert en 1909 par une famille belge. Après la Révolution, l’église est placée sous le vocable de Saint-Étienne en tant qu’église paroissiale.
  • En 1806, le monument reliquaire circulaire situé au milieu de la rotonde est détruit afin d’installer un autel. Le sol du centre de la rotonde est rehaussé, cachant ainsi les bases des piliers centraux. Le monument reliquaire disparu "consistait en une tour d’au moins trois mètres de hauteur pour un diamètre de 2,50 m. Le monument était composé d’une arcature aveugle qui enfermait une pièce exiguë, accessible par une porte en plein cintre et abritant un autel et une dalle funéraire plate, posée à droite de l’entrée. Le coffre-reliquaire reposait sur cette dalle" (Revue Archéologique du Centre. Tome 43 - 2004 - Simon Bryant. Une étude de la rotonde et de la nef).
  • 1848 - 1850 : Viollet-le-Duc parvient à sauver le monument qui menaçait ruuine. Consolidation de nombreuses baies et maçonneries, la charpente de la rotonde est remplacée par une coupole en terre cuite creuse, couverte par une chape de plomb. Le déambulatoire au premier étage est couvert par une toiture en plomb. Les baies du deuxième étage du noyau central sont vitrées. Les contreforts sont refaits. L'arcature extérieure du deuxième étage de la rotonde est refaite à neuf. Les gargouilles et le chêneau au sommet du mur sont supprimés. Le sommet du noyau central est couronné d'un décor de billettes.
  • En 1899, le clocher en charpente au-dessus de la travée centrale de la nef, composé d'une flèche à huit pans, est démoli. Le 19e siècle verra de nombreuse modifications : 1806, démolition de l'édicule central de la rotonde. 1832-33,travaux de couverture. 1843, toutes les structures au nord de l'église sont détruites, pour le tracé de la route actuelle. 1848, radicale intervention densauvegarde sous la direction de Viollet-le-Duc. 1867-68, réfection des plombs de la coupole et de l'escalier de la tourelle. 1873-80, ajout de la sacristie. Etc...
  • En 1923, le clocher mur est construit entre la nef et la rotonde par l’architecte Mayeux.
  • Tout l'extérieur de la nef et l'intérieur de la rotonde. L’autel central datant de 1949 est réduit en taille et le rehaussement du sol et les marches du noyau

central (travaux de 1806) sont supprimés.


<a href="https://structurae.info/ouvrages/basilique-saint-etienne" rel="nofollow">structurae.info/ouvrages/basilique-saint-etienne</a>

<a href="http://www.persee.fr/doc/racf_0220-6617_2004_num_43_1_2960" rel="nofollow">www.persee.fr/doc/racf_0220-6617_2004_num_43_1_2960</a>

<a href="http://berry.medieval.over-blog.com/article-l-eglise-de-neuvy-saint-sepulcre-indre-37285591.html" rel="nofollow">berry.medieval.over-blog.com/article-l-eglise-de-neuvy-sa...</a>

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Date Taken on 29 September 2016, 08:50
Source Neuvy-Saint-Sépulchre (Indre)
Author Daniel Jolivet
Camera location46° 35′ 42.82″ N, 1° 48′ 32.57″ E Kartographer map based on OpenStreetMap.View this and other nearby images on: OpenStreetMapinfo

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