File:Clermont-en-Beauvaisis - Commémoration du 8 mai (2021).webm

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Discours de la Cérémonie du 8 mai 1945  :

"Cérémonie du 8 mai 1945

Monsieur le Sous-Préfet, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames, Messieurs,

Le 8 mai 1945, la Seconde Guerre mondiale s’achevait enfin officiellement, avec la signature à Berlin de l’acte solennel de capitulation sans condition de l’Allemagne nazie. Six ans d’atrocité, de terreur, de souffrance, de morts innombrables, connaissait enfin sa conclusion.

Cette guerre a fait des ravages sur les populations du globe. Plus de 60 millions de morts, soit 2,5 % de la population mondiale. Et aujourd’hui, 76 ans après la fin de ce conflit, le traumatisme reste bien présent. Les conséquences géopolitiques sont énormes : fin des empires allemands, italiens et japonais, décolonisation progressive chez les français et les britanniques, création de l’Organisation des Nations unies, ainsi que l’émergence des deux grands vainqueurs de la guerre, les Etats-Unis et l’URSS, qui deviendront les deux superpuissances mondiales, dans une bipolarisation qui mènera à la guerre froide.

Cette histoire peut nous sembler à la fois lointaine, et encore très prégnante. La plupart de nos concitoyens n’ont pas connu les affres de la Seconde Guerre mondiale, mais elle s’est imposée aujourd’hui comme une grille de lecture, pour jauger le monde actuel. Le philosophe allemand Arthur Schopenhauer disait : « l’Histoire est au peuple ce que la Conscience est pour un homme. Un peuple qui oublie son histoire est un homme qui perd sa conscience ». Car l’Histoire, ce n’est pas simplement des pages dans un livre, ce n’est pas qu’une succession de dates et d’événements. L’Histoire est incarnée, à la fois pas ses grandes figures, mais aussi et surtout par ses héros du quotidien, ceux qui n’ont pas baissé la tête, ceux qui se sont battus pour leur pays et sa liberté. Le monument aux morts qui se trouvent derrière moi nous rappelle leurs noms, et c’est avec humilité que nous nous tenons, devant eux, pour leur rendre hommage.

L’Histoire, ce n’est pas seulement ce qui fut, mais ce qui pourrait arriver si nous laissons choir notre vigilance. Entretenir la flamme de la mémoire est essentiel, afin d’avoir un impact sur le présent, qui demeure extrêmement complexe et tendu. Il est alors certes plus aisé de reporter la responsabilité de la paix sur les autres. Pourtant, dans mon rôle d’élu local, j’ai toujours insisté sur l’importance des responsabilités individuelles, qu’il ne faut pas négliger, pour préserver la concorde qui doit être notre objectif commun. Ce ne sont pas les grades ou les titres qui font les hommes, mais leur volonté de s’engager et d’agir. Nos héros de la Seconde Guerre mondiale nous aurons au moins appris cela.

Alors oui, ce 76e anniversaire de la journée du 8 mai 1945 marque la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais l’histoire, si tant est qu’elle puisse avoir un début, n’a jamais de fin. L’histoire, c’est nous qui l’écrivons, au fur et à mesure du temps qui passe, chacun à son échelle. Ne laissons jamais aux autres la responsabilité de choisir notre futur à notre place, sachons défendre nos convictions, et nous battre pour elles.

Quant à moi, je profite de cette cérémonie pour honorer la mémoire des enfants de Clermont qui sont tombés pour la France et sa liberté, pour nous rappeler que la paix n’est jamais un acquis, mais une lutte de chaque instant. Nos valeurs communes, de liberté, d’égalité et de fraternité, méritent bien cet effort.

Je souhaite conclure en citant Pierre Brossolette, héros de la résistance française : « Ce que nos morts attendent de nous, ce n’est pas un sanglot, mais un élan ».

Mesdames, Messieurs,

Vive la Paix, Vive la Liberté, Vive la République, Vive Clermont, Et vive la France !

Lionel OLLIVIER Maire de Clermont