File:La Caricature politique, morale, littéraire et scénique.jpg

Forest, Eugène (Strasbourg, 24–10–1808 - Grenoble, 28–12–1891), dessinateur-lithographe Becquet (imprimerie) (28–02–1796), imprimeur Aubert (Imprimeur, lithographe, éditeur), editeur

   Hauteur : 35.8 cm
   Largeur : 54 cm

Dimensions - Image:

   Hauteur : 33.5 cm
   Largeur : 52 cm

Planches HT parue dans La Caricature politique, morale, littéraire et scénique, volume 5, 24 janvier 1833 (Planches n°240 et 241)

Inscription - Dans la lettre : « Lith. de Becquet, rue Childebert N°9. » [imprimeur], « On s’abonne chez Aubert, Galerie véro dodat. » [éditeur] ; dans l’image, en bas à gche de chaque vignette, signature : « JJG EF » [Jean-Jacques Grandville, dessinateur, et Eugène Forest, lithographe]

A l’occasion du jour de l’an, les dessinateurs de La Caricature ont décidé d’offrir des cadeaux aux membres du gouvernement. C’est le dessin de ces étrennes qui est proposé par la pl. Chaque groupe de présents est accompagné d’une feuille indiquant le destinataire et les auteurs du cadeau. De gche à dte, et de ht en bas. Le premier groupe de cadeaux, en ht à gche, est destiné à Persil, avec la dédicace suivante : « A Mr Père-Scie // Echarpeur bréveté // Mr Samson des Hautes-Œuvres ». Le lot se compose d’un bouquet dont les fleurs sont des têtes humaines, enveloppé dans un papier portant la mention « REQUISITOIRE ». Les têtes sont identifiables : il s’agit de Bascans, Grandville, Forest, Charles Philipon, entre autres. Derrière se trouve une cage renfermant un exemplaire de la « CARICAT […] [CARICATURE] ». A gche sont représentés un petit billot en chocolat avec une hache en acier, sous une cloche de verre, une scie, un cadenas et des clefs (prison), une carde à écharper les journaux et journalistes, les volumes de la « VIE DE // TRISTAN », un « Tranche-Nuque accélére [accéléré] » (sorte de planche dont le mécanisme permet d’actionner deux marteaux sur le cou de petites figurines couchées). Le texte explicatif expose comment cette machine permet de « guizotiner », c’est-à-dire guillotiner cinquante républicains. Enfin, des petites balayettes posées sur des exemplaires de journaux d’opposition : la « […] BUNE [TRIBUNE] » et le « NATIONAL ». Le deuxième groupe est offert « AU PRINCE ROSOLIN » (le duc d’Orléans), de la part de : « LES // ONZE MILLE ET UNE // VIERGES DE [ ?] » (le texte explique que ce cadeau est fourni à « Mesdames du Juste-Milieu, pour être présenté par elles à un grand conquérant ») et comprend : une médaille représentant « BAYARD » de profil, une trompette de la renommée, un plat de grenades en sucre, du laurier rose planté dans un pot avec la mention « LAURIER // RCS // Cl. X // [ ?] ». De plus, un petit soldat sur un cheval en bois coloré. Le soldat porte une grande plume tricolore sur le chapeau. Des « Saucissons de // Lyon » dans un plat, se détachant sur un un fond d’arc-en-ciel dessiné sur une feuille et comportant l’indication « Lyon ». Une brosse pour « essuyer la poussière et la boue dont le Moniteur le couvre » (in texte d’explication), et d’ailleurs se trouvent un exemplaire du journal « LE MON […] TEUR [MONITEUR] », un exemplaire de « LA FRA […] [FRANCE] NOUVE […] [NOUVELLE] » et du « NOUVELLISTE » écrasés par un boulet de canon marqué de l’inscription « BOULET PHILANTROPE // 1832 ». Enfin, un traité « DU PERFECTIONNEMEN […] [PERFECTIONNEMENT] // DES // TRANCHEES // Par // le Prince // Rosolin // ANVERS // 1832 » (en référence à son action lors de l’intervention française dans la guerre en Belgique). Le troisième cadeau est adressé « A M. SOU […] » (Soult) par « LES FRERES DE L’ATTRAPE ». Il renferme un « Catalogue // des // Œuvres // de Murillo », une toile de « Murillo » dans le fond, les « HEURES // de la // Vierge », un ouvrage ouvert sur la « Vie de // Cartouche // et de // Mandrin » (escrocs) orné du portrait d’un homme. Un poignard dont la pointe est rougie par du sang, de petits « Fusils Ang […] [anglais], un canon « pour jeter de la poudre aux yeux des contribuables ». Un pot (en réalité l’image d’un pot de vin) situé à proximité de deux bourses (« 50000 […] » et « Traitemen […] [Traitement] // 500,000 // CANDI »). Enfin, un porte-bougies avec des cierges (attribut de Soult depuis toujours utilisé par La Caricature). Un petit lot destiné à « M. Houmaaannnn » (Humann) comprenant des bottes remplies de foin, un pain de sucre et un exemplaire de « Le Contrebandier // Opéra // Romance // chantée par Mme Oummanne » (épouse d’Humann). Au centre, un petit lot « A Mr Mr du Centre » par « le Genl. Lafayette », composé d’une petite figurine monstrueuse orné du bonnet phrygien portant la cocarde révolutionnaire, une mâchoire « à dévorer le budget » (in explication), et deux pots (« conserve de // Truffes »). Le troisième petit cadeau est adressé à « VIENN. » (Viennet), par « Les Fabricans [fabricants] de Cornets et Sacs ». Il contient une hotte pourvue de l’étiquette « Epître aux // Chiffonniers », une « lyre en plâtre sucré » (in explication ; référence à son activité de poète, notamment son Epître aux mules dont se moque fréquemment La Caricature), un mirliton orné d’extraits de poèmes par Viennet : « DITES COMME // MOI » « J’AIME LE // ROI » « SUIVANT // MOI LE JUSTE » « MILIEU EST // TOUT CE QU’IL » « Y A DE // MIEU […] [MIEUX] ». Le septième lot est adressé « A Mr Madrier-Longeau » (Madier de Montjau) par « Mr Mr De l’Almanach des Longitudes » et contient une bottes d’asperges, un pantin habillé en soldat pendu au mur, une girafe sur un socle à roulettes, des échasses (tous ces éléments évoquent la grande taille de Madier, dont se moque souvent le journal), le « DISCOURS // de // Mr Thiers », une carte à jouer représentant un « VALET DE // COUR » tout entier voué à Louis-Philippe comme en témoignent les nombreuses poires présentes sur le motif. De plus, un serpent de mer dans une assiette. Enfin, une liste de « Compliment // à M. Thie… » (Thiers) : « Ah ! Bien… // Ah Bon…. // Ah ! Très Bien… // Ah Bon… » ; L’avant-dernier lot est offert à « GUIZ. » (Guizot), par « LE // BON SENS ». Il contient un « CANAPE » miniature « où l’on peut faire toutes sortes de bêtises, telles que préfets, sous-préfets, receveurs, buralistes et gardes-champêtres » (in explication), un ballon comportant les mentions « PHRASE // VIDE » ? « Logique // CREUSE », « ABSTRACTION », un manuel de « COURS // D’HISTOIRE », un livre sur l’ « HISTOIRE D’ANGLE […] [ANGLETERRE] ». Une poire flottant dans un bocal, des bonbons avec des rébus sur le papier, divers flacons de parfum portant les inscriptions «ESSENCE DE // MONARCHIE », « QUINTESSENC […] [QUINTESSENCE] », « SUBTILITE », « EAU [ ?] ANGLAISE », sur une alambic le liquide de la « DEMOCRATIE [ ?] » se transformant en liquide « ROYAUTE »et enfin une figurine représentant un « jésuite doctrinaire » (in explication). Une fiole d’ « Esprit // DES // Esprits » vide. Et deux bulles prêtes à éclater : il s’agit de la bulle du « DROIT DU // PEUPLE » et de la bulle de la « LIBERTÉ ». Enfin, le dernier cadeau est offert « A M. Dup. » (Dupin), contenant : un cordon du dais de « St. ACHEUL », une girouette du palais des Tuileries, un buste de « CICERON », des souliers « pour retourner à Neuilly en cas de besoin. », « un traité du pour et du contre, suivi d’une réfutation du contre par le pour, et d’une probation du pour par le contre », « une tire-lire danaïdienn, elle reçoit toujours et ne déborde jamais », « un recueil de facéties législatives, bêtises spirituelles et autres Durlupinades ventro-libérales, monarchiquo-populaires » (in explication), un petit pantin en Paillasse représentant Dupin, un faisan coiffé de la toque de magistrat et tenant une cloche d’or dans son bec, la « CONSTITUTION » sur laquelle est posée un encrier et une plume, des sabots roses, une étiquette mentionnant « Butor », une partition de musique avec les paroles « JE N’Y PUIS // RIEN COM [ ?] // O DIVIN // SAUVEUR ». cf. 1e partie dans la pl. 232-233 du numéro 112

Date d’acquisition: 20–02–2013