File:La fenaison.jpg

Attribué à Alophe, Marie-Alexandre (Adolphe Marie Alexandre Menut, dit) (Paris, 06–06–1812 - Paris, 10–08–1883), dessinateur-lithographe Becquet (imprimerie) (28–02–1796), imprimeur Aubert (Imprimeur, lithographe, éditeur), editeur

   Hauteur : 35.8 cm
   Largeur : 51 cm

Dimensions - Image:

   Hauteur : 29.8 cm
   Largeur : 40 cm

Planche HT parue dans La Caricature politique, morale, littéraire et scénique, volume 5 (5ème dessin de l'association)

Inscription - Dans la lettre : « L. de Becquet, rue Childebert N°9. » [imprimeur], « On s’abonne chez Aubert, galerie véro dodat. » [éditeur] ; dans l’image, en bas à dte, signature : « JJ. Grandville. et [M] » [Jean-Jacques Grandville, dessinateur et Menut-Alophe, lithographe ?]

Pl. n°2 d’une série de 4 pl., au sein des pl. de la lithographie mensuelle, sur le thème des travaux agricoles au rythme des quatre saisons. Le sujet fut proposé par Mathieu Laensberg. La pl. est un résumé de l’histoire politique de l’Europe. Elle décrit les actions des différents peuples constituant l’Europe face à la monarchie. Chaque nation est incarnée par un homme se livrant à une étape de la fenaison. La monarchie est incarnée par les membres des gouvernements, des symboles tels que couronnes…, en miniature, présents dans les fourrages prêts à être fauchés. Le Français, au centre de la composition, se livre à la fauche des membres du gouvernement de Juillet. On y reconnaît notamment Louis-Philippe, de dos, tenant la « NOUVELLE // CHARTE ». Sont présents d’autres petits personnages ainsi qu’un sceptre décoré d’une fleur de lys à son extrêmité. Des sauterelles parviennent à s’échapper du fourrage : il s’agit des « sinecures [sinécures] », des « PENSIONS ». Deux araignées à tête humaine s’éloignent également (on croit y reconnaître Madier de Montjau pour l’une). A terre, les accessoires du Français républicain, que l’homme a posés pour travailler : une veste, une cruche d’eau, une pierre portant l’inscription « Juillet » (en référence aux journées révolutionnaires de juillet 1830), un chapeau portant la cocarde révolutionnaire. L’Anglais à dte se repose, assis, travaillant sa faux avec un marteau (il est reconnaissable à un plat de « Rosbeef » posé devant lui). Face à lui, un petit plant à trois branches, chacune portant une couronne (on y reconnaît là la métaphore des trois royautés de l’ « IRLAND », de l’ « ECOSSE » et [ ?]), prête à sans doute être fauchées. A gche, le Polonais essaie de faucher les représentants de la « DOMINATION // RUSSE ». Derrière lui, deux personnages allemands fauchent également (l’un des personnages sur le point d’être fauché tient une « CONSTITU […] [CONSTITUTION] »). De l’autre côté, l’Espagne s’apprête à faucher les représentants de la monarchie, tenant couronne, fleur de lys et croix de l’ « INQUISITION ». A côté, les papalins aiguisent leur faux et boivent. Non loin d’eux se trouve un fourrage avec une croix et une tiare papale (« POUVOIR // TEMPOREL // et PAPAL »). Ensuite, à l’arrière-plan, la Grèce travaille sur un terrain mal cultivé (mais il y a de l’espoir de changement toutefois). Enfin, trois paysans russes dorment et ne s’adonnent pas au fauchage de leur fourrage, contitué de knouts, d’une couronne, et d’aigles à deux têtes. Au centre de la composition domine la figure tutélaire de la liberté (la république), représentée sous les traits d’une femme portant bonne phrygien et drapé à l’antique (Marianne) : appuyé sur une faux, elle s’assure du bon déroulement du travail. La pl. se propose d’imager, par une métaphore agricole, l’avancée des idées républicaines dans les principaux pays d’Europe, ainsi que les moyens mis en œuvre pour imposer ces dernières face à la monarchie.

Date d’acquisition: 20–02–2013