File:Histoire naturelle des promerops, et des guêpiers (No. 10) (21136600499).jpg

«  4o HISTOIRE NATURELLE • lire au bleu. Le manteau , les couvertures des ailes et les dernières plumes de ces dernières qui avoisinent le dos, le croupion, les couvertures du dessus de la cjueue et le dessus de la queue, sont d'un vert gai, plus ou moins lustré de bleu ou de roux, suivant les aspects. Les pennes des ailes, toutes terminées de noir au bout, sont roussàtres dans leur intérieur, et bor- dées extérieurement de verd. Tout le dessous du corps est, à partir de la poitrine , d'un verd bleuâtre , qui s'éclaircit toujours plus à mesure qu'il s'ap- proche des parties postérieures. Les flancs et le revers des ailes sont d'un roux clair. Un bandeau noir, qui part du coin des narines, passe sous les yeux , et se prolonge jusqu'aux oreilles : enfin le bec et les ongles sont noirs, lés pieds bruns, et les deux pennes du milieu de la queue se prolongent au-delà de ses pennes latérales d'à peu près la longeur de ces dernières, et cette partie excédante est très déliée et noirâtre. La femelle est un peu plus petite que le mâle , et ses couleurs sont moins vives, et sur-tout moins lustrées de bleu sur le front, et d'un vert jaunâtre sur le dessus de la tête et le derrière du cou : les deux pennes du milieu de sa queue sont aussi moins prolongées que chez ce dernier; mais elle a comme lui un collier noir. Les jeunes ressemblent aux femelles pour leur couleur générale; mais chez eux, avant leur première mue, les deux pennes du milieu de la queue n'excèdent point les latérales, et ils n'ont pas non plus le collier noir, ce à quoi il est toujours facile de les reconnoître. Cette espèce se trouve dans une grande partie de l'Inde et de l'Afrique; je l'ai rencontrée dans cette dernière partie, vers le pays des Caffres, où elle ne fait que passer, et oii elle ne niche pas, ne la traversant que lors- qu'elle a fait ses petits ailleurs, plus du côté de la ligne, sans doute, puis- qu'on ne la trouve nulle part , que je sache , en s'avançant vers le cap de Bonne-Espérance. Les nombreuses variétés de l'espèce de ce guêpier, dont les ornitholo- gistes font mention dans leurs listes d'oiseaux, proviennent, d'une part, de la manière dont chacun d'eux a décrit l'individu qu'il voyoit, et de la manière sur-tout dont il a dépeint ses couleurs; en second lieu, les défauts de préparation dénaturant souvent un oiseau , ceux qui ne s'y connoissent pas beaucoup prennent ces mutilations pour des caractères spécifiques ou des variations naturelles à l'espèce; en troisième lieu enfin, les couleurs des guêpiers étant en général du nombre de celles qui s'altèrent facilement parles drogues, les essences, les sels et les fumigations dont on se sert pour préserver les oiseaux dans les collections, chaque manière de les préparer produit nécessairement de grandes différences dans les teintes de leurs couleurs, et autrefois sur-tout l'art de préparer et de conserver les oiseaux étoit loin de la perfection qu'on est parvenu à lui donner aujourd'hui ; de sorte qu'il faut attribuer à toutes ces causes , et plus encore