File:Histoire naturelle des promerops, et des guêpiers (No. 6) (21323477215).jpg

DES GUÊPIERS. ai deaux; de sorte que nous pouvons aujourd'hui fixer d une manière eer- tainc l'opinion des naturalistes sur cette espèce, en indiquant toutes les variations qu'elle a subies dans des climats si différents , variations très analogues au reste à celles que nous avons indiquées déjà du guêpier vulgaire dans les différents pays qu'il habite , et qui n'ont nullement influé sur les principaux traits ni sur les caractères constituants des deux espèces. En Egypte le guêpier savigny, dont nous donnons le portrait dans notre N° 6, a le front ceint d'un bandeau blanc auquel succède un beau bleu turquin, qui de chaque côté se prolonge sur les yeux en forme de sourcils. Le dessus de la tête, le derrière du cou ainsi que le manteau, les scapulaires, toutes les couvertures du dessus des ailes et le croupion sont d'un vert gai fortement lustré de bleu, lequel bleu frange les dernières plumes alaires proche le dos. Les grandes pennes des ailes sont d'un vert- roux et bordées extérieurement de bleu et se terminent toutes par un bout noir. La queue, dont les deux pennes intermédiaires se prolongent en pointe au-delà des autres pennes de cette dernière toutes égales entre elles, est du même vert roussâtre de celui des ailes. Un bandeau noir bordé de bleu par en bas passe sur les yeux en s'étendant du coin de la bouche jusque passé les oreilles. La partie haute de la gorge est d'un jaune foible auquel succède un marron vif qui descend jusqu'au bas du cou oii il est terminé circulairemcnt. Tout le dessous du corps à partir du marron du devant du cou jusques et y compris les couvertures du dessous de la queue, est d'un vert gai fortement imprégné de bleu. Les flancs ainsi que les couvertures du dessous des ailes sont roux; le revert des pennes des ailes et de la queue est grisaille ; le bec est noir, les pieds sont roussàtres, et les yeux d'un brun rouge. La femelle a ses couleurs moins vives que celles du mâle. Les individus de la même espèce rapportés de Perse sont en tout point semblables à ceux venant d'Egypte, et chez eux aussi les ailes .s'étendent presque au bout des pennes latérales de la queue. Nous insistons sur ce dernier caractère parcequ'il est très différent chez les indi- vidus rapportés des parties plus élevées de l'Afrique; ce qui pourroit peut- être faire séparer ces derniers des premiers, ou tout au moins en faire former deux races très distinctes. A Madagascar les individus de l'espèce sont non seulement plus petits qu'en Egypte et en Perse, mais le vert de leur plumage n'a aucune trace de bleu, étant au contraire fortement imprégné d'une teinte rousse; le front au lieu d'être blanc comme chez ces derniers, est d'un vert d'aigue- marine blanchissant près des narines, et les sourcils sont également d'un vert bleuâtre blanchissant sur leurs bords inférieurs. Au Sénégal, ainsi qu'à Malymbe, l'espèce est plus forte que par-tout ailleurs ; le bec est par conséquent plus long , mais il est plus grêle que chez les individus rapportés d'Egypte et de Perse, le vert du plumage des pre-